le 03/08/2024 :
460 nouvelles photos dans la rubrique histoire de la grande distribution
Nous avons l'intention de retracer dans la Revue Goulet-Turpin l'historique de nos Établissements. Un seul numéro de la Revue ne peut évidemment suffire à une telle entreprise; aussi allons-nous procéder par chapitres et faire précéder cet historique d'un rappel de l'origine des grandes maisons d'alimentation à succursales multiples de France.
Jusqu'au siècle dernier, il y avait en France un foisonnement de magasins d'alimentation tenus par de petits commerçants établis à leur compte. il faut faire un gros effort d'imagination pour se représenter comment on comprenait à cette époque, le commerce de l'épicerie. On grillait le café devant la porte, on cassait le sucre moulé en pains coniques. Le sel, les cristaux de soude étaient extraits de sacs de 50 ou 100 kilos avec une pelle en bois. Les légumes secs, les graines, les pâtes alimentaires étaient exposés à la poussière dans des casiers en bois, devant les comptoirs, ou les enfants s'amusaient à mélanger les lentilles avec les haricots et l'avoine avec les pois cassés. Le vin, l'huile et le vinaigre étaient tirés au tonneau ou au fût. L'agencement du magasin était souvent rudimentaire et les rayonnages s'élevaient jusqu'au plafond. Il y avait partout des tiroirs fourre-tout, où les marchandises étaient cachées et hors de la portée des clients. Tout cela était difficile à entretenir et ce devait être le règne de la poussière et des toiles d'araignée. C'était probablement très pittoresque, mais cela manquait certainement d'ordre, d'unité, de propreté, d'organisation et, à plus forte raison... de productivité. Ces épiciers vendaient cher, parce qu'ils se réapprovisionnaient par petites quanti- tés. Leurs frais généraux étaient lourds. Les prix qu'ils pratiquaient étant fonction des frais généraux.
La formule des grands établissements à succursales multiples est sortie de ce chaos à la fin du siècle dernier. Le nouveau système de vente est dû à l'esprit d'entreprise d'une poignée d'hommes actifs et avisés de l'époque. Il s'est échappé du foisonnement de ces petites boutiques et de la multitude des propriétaires (marchands et commis) qui en assuraient la marche. Ces hommes d'avant-garde ont eu l'idée géniale de grouper un certain nombre d'épiceries, de les transformer toutes sur le même modèle, de les soumettre à une même organisation. Le résultat ne s'est pas fait attendre. Les promoteurs se sont vite rendu compte qu'ils réalisaient d'importantes économies sur l'achat des marchandises, qu'ils augmentaient leur chiffre d'affaires et qu'ils réduisaient les frais généraux, et c'est là que réside le secret de la réussite des sociétés à succursales multiples. Mais la réalisation complète de ces formules a demandé beaucoup d'efforts, de patience et de travail; et, pour servir à écrire l'histoire, remontons à la source. La première maison d'alimentation à succursales multiples a été créée à Reims en 1866 par un ouvrier tisseur, Étienne Lesage. Elle prit le nom d' « Établissements Économiques des Sociétés Mutuelles de la Ville de Reims ». L'idée première de son fondateur était de faire profiter les membres adhérents aux sociétés mutuelles de prévoyance pour la retraite, d'une réduction du prix sur leurs achats courants, afin de leur permettre de régler leur cotisation et celle de leur famille; comme les profits retirés des achats effectués par les membres ne couvraient pas les frais et les secours distribués, on étendit d'abord aux actionnaires, puis à tout le monde le droit d'acheter dans les succursales. Première réaction en chaîne. Les petits épiciers détaillants, après avoir longtemps souffert de la concurrence s'unissent en un groupement d'achats en commun. Deuxième réaction en chaîne. Des maisons d'épicerie en gros de Reims, voyant leurs clients de détail diminuer, groupent leurs capitaux et fondent les « Docks Ré- mois» qui ont donné les succursales à l'enseigne du « Familistère ». Troisième réaction en chaîne. Un épicier grossiste, M. Mignot, reprend à son compte une société d'alimentation « Notre-Dame de l'Usine », créée dans un but philanthropique et fonde les « Comptoirs Français ». Quatrième réaction en chaîne. Un épicier détaillant, M. Modeste Goulet, au milieu de cette effervescence, installe les uns après les autres, plusieurs magasins et fonde en 1900 les « Établissements Goulet-Turpin ». Reims est donc bien le berceau des maisons à succursales. On en compte actuelle- ment 120 en France, groupant 25.000 magasins, En parcourant l'historique des Établissements Goulet-Turpin, le lecteur se fera une idée de l'acharnement, de la persévérance, de l'esprit d'entreprise que ses pionniers ont apporté à la réalisation de cette formule de vente.
M. Modeste Goulet, fondateur des Établissements Goulet-Turpin, est né à Jonchery-sur-Suippe, dans la Marne, le 7 avril 1851. Son père était cultivateur et possédait 4 hectares de terres qu'il avait acquis à force de travail et de privations. Il habitua son fils à travailler tout jeune comme ouvrier de culture, mais tout en travaillant à la satisfaction de ses maîtres, M. Modeste Goulet n'avait qu'une idée en tête « faire du commerce» C'était l'époque où Étienne Lesage créait à Reims la première maison d'alimentation à succursales multiples. Lorsqu'à 17 ans, M. Modeste Goulet veut imposer ses goûts, son père, furieux, lui donne une pièce de 5 francs et lui dit: « Regarde bien cette pièce, c'est la seule que tu auras de moi de toute ta vie, va-t'en et ne reviens pas! » Il part pour Reims, à pied et se rend chez son cousin, M. Goulet-Lartilleux, épicier- fruitier, avenue de Laon. Ce dernier le loge quelques jours et lui trouve une place chez M. Petithomme qui tenait une épicerie, rue de Mars. Par son travail et sa bonne volonté, il sait se faire apprécier de ses vieux patrons. Le matin, il se lève avant l'heure réglementaire pour aider sa patronne aux travaux du ménage, tandis que le soir, après le travail, M. Petithomme lui apprend à mieux lire, écrire et compter. En 1871, à 20 ans, son apprentissage terminé, M. Modeste Goulet quitte M. Petithomme et se place chez un autre épicier, place des Six-Cadrans, M. Courtier- Bertèche. Puis vient le temps du service militaire. À cette époque, le service était de 7 ans, mais on avait la possibilité de se racheter, ce qu'il fait. Il paye son remplaçant avec toutes ses économies amassées si péniblement, car il préférait encore ne pas perdre sept années de travail. En 1872, il entre chez M. Portier, épicier à l'angle de la rue de Vesle et de la rue Saint-Jacques, à l'emplacement de notre actuelle succursale n° 23. Il confie à M. Portier que son intention est de s'établir épicier à son compte et M. Portier, loin de le blâmer, l'encourage dans cette idée. Il lui permet de mettre de côté tous les paquetages et boîtes vides. M, Modeste Goulet pense déjà que tout cela lui servira à garnir les rayons de sa future boutique. Il ouvre tous les emballages soigneusement par le fond, les remplit de menue paille et les range au grenier en attendant le grand jour. Deux ans après, en 1874, il loue enfin son premier magasin, faubourg Cérès, à proximité de notre actuel express-marché (n° 1, 127, Avenue Jean Jaurès). Il le fait peindre en vert et pose une enseigne: « À la Grande Maison Verte du Faubourg Cérès ». Il achète d'occasion des rayonnages, des comptoirs et du petit matériel, juste le nécessaire pour débuter et remplit les rayons avec les boîtes et paquetages factices qu'il avait préparés depuis deux ans. Son magasin paraît garni d'un stock de marchandises d'une valeur de 1 0 à 15.000 francs, alors qu'en réalité, il ne contient que pour 350 francs de marchandises vendables, qu'il doit à M, Portier, son ancien patron. Pour lancer son magasin, il expose un grand assortiment de légumes qu'il va cher- cher avec une voiture à bras à Saint-Charles, à Saint-Brice ou à Cormontreuil. Il part à 4 heures du matin et, pourtant, le soir, il ne peut se coucher qu'à minuit, et cela dure sept ans. L'année de son installation, il épouse sa voisine qu'il avait remarquée comme très travailleuse, Mademoiselle Turpin. Un peu plus tard, comme il constate beaucoup d'erreurs dans la distribution du courrier, parce que son nom est souvent confondu à la poste avec celui de George Goulet, maison de champagne, il ajoute à son enseigne, pour la première fois, « Goulet- Turpin ». De 1875 à 1878, Madame Goulet-Turpin met au monde trois fils, M. Joseph, M. Eu- gène et M. Louis Goulet. En 1877, les affaires de M. et Mme Goulet-Turpin devenant de plus en plus prospères, ils décident d'acheter un camion et un cheval pour aller chercher les légumes le matin et livrer dans la matinée les commandes de la clientèle. En 1880, M, Portier, ancien patron de M. Goulet-Turpin, cherchait à céder le magasin situé à l'angle de la rue de Vesle et de la rue Saint-Jacques dont nous avons déjà parlé. Il l'offre à son ancien employé qui l'accepte avec l'empressement que l'on imagine.
En 1883 les fils de M. et Mme Goulet-Turpin sont âgés de : M. Joseph, 9 ans; M. Eu- gène, 7 ans et demi et M. Louis, 5 ans. M. Modeste Goulet les oblige à travailler en dehors des heures de classe. Les deux plus grands servent l'épicerie; pour les encourager à se distinguer, il leur donne des primes: deux sous pour un rayon d'épice- rie bien rangé, un sou pour un pain de sucre Lien coupé en morceaux... Le dimanche, il expose devant la porte 5 caisses d'oranges de 5 grosseurs différentes et l'un de ses enfants vend les oronges dehors. Un jour, il décide de faire du demi-gros avec son camion et deux chevaux. Il engage un conducteur qui effectue des tournées deux fois par semaine avec les deux aînés, dons toute la vallée de la Suippe, pour vendre leurs produits aux épiciers et charcutiers de la région. Les autres jours de la semaine, on prépare les commandes, on établit les débits et le camionneur va livrer. Quand les enfants sont plus âgés, ils voyagent seuls, chacun de leur côté, avec un cabriolet et un cheval. Ils prennent les commandes, en encaissant la valeur des livraisons précédentes, ensuite ils vont livrer. Les marchandises sont entreposées rue de Vesle dans un cellier et dans les greniers du deuxième étage. En plus la vente, il faut s'occuper de décharger les arrivages. MM. Joseph et Eugène Goulet, à 13 ans, déchargent 50 sacs de sucre ou de cris- taux eux-mêmes, car ils sont les de la maison. Le soir, ils rédigent les factures des clients et les débits sur des livres spéciaux, au prix de vente et au prix coûtant. M. Modeste Goulet tient à connaître chaque soir le bénéfice brut réalisé. Après la création à Reims de la première maison d'alimentation à succursales de France, qui avait comme raison sociale, les Établissements Économiques des Sociétés Mutuelles de la Ville de Reims, M Goulet-Turpin décide, en 1886. d'installer sa première succursale et, pour cela, il achète une maison à Montaigu (Aisne). Il en ouvre ensuite quelques autres. à Poix-Terron, Saulces-Monclin, etc. À cette époque, l'installation des succursales est fort simple. Les premières succursales des Établissements Goulet-Turpin sont installées par les trois fils de M. Goulet- Turpin, aidés de quelques employés; MM. Joseph et Eugène Goulet peignent eux- mêmes l'intérieur des premières succursales. À la maison mère, rue de Vesle, M. Goulet-Turpin, ses trois fils e: ses employés, préparent les commandes des gérants, font les débits, les pièces de régie, les livrai- sons aux succursales, les inventaires, etc L'affaire prenant de l'extension, M. Goulet-Turpin décide, en 1890, d'acheter l'immeuble situé au numéro 7 de la rue de Courcelles où était installé un entrepreneur de maçonnerie. Il fait construire un bâtiment avec une installation pour les vins au sous-sol, l'épicerie et les bureaux sont au rez-de-chaussée, la mercerie au premier étage. En 1900, jugeant qu'avec ses propres capitaux, il n'est pas en mesure de continuer à développer son affaire, M. Goulet-Turpin fonde une société anonyme au capital d'un million de francs. Ses fils, MM. Joseph et Eugène Goulet, qui le secondent depuis longtemps déjà, et qui connaissent maintenant le métier aussi bien que leur père, entrent comme Administrateurs dans la jeune société. M. Modeste Goulet e; ses fils apportent l'entrepôt de la rue de Courcelles et les 49 succursales ouvertes jusqu'alors. Dés lors, les Établissements Goulet-Turpin ne font que se développer. Pendant la première année, du 1 er juillet 1900 au 30 juin 1901, la nouvelle société réalise le chiffre d'affaires considérable pour l'époque, de 2.200.000 francs. Les services du siège tiennent dans les quelques pièces d'un petit particulier, 9, rue de Courcelles et l'entrepôt s'étend de part et d'autre d'une cour, qui est celle de l'entrepôt « Mercerie)} actuel. Entre 1905 et 1914, MM. Goulet se portent acquéreurs d'un outre entrepôt et de vas- tes terrains donnant rue Vernouillet, rue de Saint-Brice et rue Soussillon. Dans le même temps, ils étendent le rayon d'action et, en 1914, à la déclaration de guerre, l'effectif des succursales atteint 304.
La guerre 1914-1918 anéantit tous les avantages acquis. Reims et le territoire cou- vert par les succursales restent plusieurs années dans la zone des opérations Les entrepôts sont détruits et sept succursales seulement étaient en état de fonctionner le 11 novembre 1918. Alors commence un travail d'abeille ou de fourmi La reconstruction des entrepôts et la réinstallation des succursales sont entreprises à un rythme accéléré Sous l'impulsion de MM. Eugène et Joseph Goulet. employés, ouvriers, gérants unissent leurs efforts pour que la Maison reprenne sa marche en avant. Parallèlement à l'accroissement du nombre des succursales, les entrepôts sont agrandis, des bâtiments sont construits, de nouveaux bureaux sont installés En compulsant les archives de la maison, on note: - En 1921 la construction de l'immeuble charcuterie boulevard Roederer et l'achat de maisons particulières pour les bureaux. - En 1923 la construction d'un bâtiment rue de Courcelles, le long du chemin de fer pour les rayons bonneterie, confection, mercerie. - En 1926 et 1927 on ajoute des étages aux anciens bâtiments de la rue de Cour- celles, pour agrandir le rayon « chaussures)} et servir de réserves de meubles et d'articles de ménage. En 1928, alors que le nombre de succursales atteint 500, un deuil cruel frappe la Société: son fondateur M Modeste Goulet, disparaît. Comme pour faire honneur à l'oeuvre de leur père et de leur grand-père, M Joseph Goulet et son fils George, et M Eugène Goulet et son fils Pierre, accélèrent et accentuent le développement de la société. Ils prennent des initiatives qui auront des influences considérables dans l'avenir. Les Établissements Goulet-Turpin commencent à étendre leur rayon d'action à Paris et dans la région parisienne. En même temps que les premières succursales sont ouvertes, un entrepôt est installé à Gennevilliers pour les ravitailler. Pendant ce temps-là, les affaires ne cessent de se développer à Reims et dans les secteurs de campagne. Le tonnage, le nombre et la fréquence des livraisons augmentent. Autour des années 30, l'entrepôt Vernouillet est agrandi, modernisé et raccordé au chemin de fer, tandis que de l'autre côté de la rue s'édifie le vaste garage qui, aujourd'hui même, est loin d'être démodé. En 1931 les bureaux du siège sont transférés 42, boulevard Louis-Roederer dans un bâtiment moderne, construit à la place du dancing « Cosmos» acheté par la Société. En quatre ans et parallèlement à ces extensions 200 nouvelles succursales sont ou- vertes et l'effectif atteint son maximum autour de 700 succursales jusqu'en 1939. Mais cette stagnation n'est qu'apparente En effet les dirigeants, sans perdre de vue le chiffre d'affaires se préoccupent davantage du rendement et de la qualité et cela dans tous les domaines. On ferme les succursales dont le faible chiffre d'affaires rend leur exploitation déficitaire, on procède à des études de marché avant d'ouvrir de nouveaux points de vente, on accélère l'entretien et la modernisation des succursales Dans les services du siège et des entrepôts, de nouvelles méthodes sont étudiées et mises en pratique avec la collaboration effective du personnel, On attache de l'importance a la formation et au perfectionnement des employés et, surtout on met l'accent sur les questions sociales. Mais brusquement en 1939 la situation internationale se dégrade. C'est la guerre. Nouveau temps d'arrêt. 40 succursales sont anéanties 500 sont pillées de fond en comble. Les pertes se chiffrent par dizaines de millions. Pendant l'occupation, les questions commerciales et publicitaires sont réduites à leur plus simple expression. C'est le règne du dirigisme, du contingentement, des tickets. Privés de moyens et d'action, les hommes de chez Goulet-Turpin en profitent pour élaborer des projets, tirer des plans, préparer l'avenir.
Dès la libération, et avant même que l'armistice de mai 1945 ne soit signé, l'entre- prise opère un redressement spectaculaire. Sur l'impulsion de deux jeunes patrons, George et Pierre Goulet, eux-mêmes suivis par l'ensemble du personnel et des gérants, elle reprend son élan sur des bases nouvelles. Reconstruction, rééquipement sont menés de pair avec le lancement de formules commerciales inédites. C'est en effet l'honneur des Établissements Goulet-Turpin d'avoir été les promoteurs en France de la vente en libre-service. Alors que le rationnement des denrées alimentaires, séquelle de la dernière guerre, est encore en vigueur, Goulet-Turpin ouvre le premier magasin libre-service le 6 juillet 1948, 2, rue André-Messager, à Paris (18e). Tous les grands journaux de l'époque relatent l'événement. Et, tandis que chez d'autres sociétés, ce système" très discuté à l'origine, rencontre des fortunes diverses, Goulet-Turpin confirme le succès de la nouvelle formule, préparant ainsi l'avènement des supermarchés dix ans plus tard. C'est encore Goulet-Turpin qui ouvre le premier supermarché à Rueil, le 15 octobre 1958. Pour réussir de telles expériences et les réaliser ensuite en grand, il faut partir de bases solides Pour mener à bien ces réalisations commerciales, bureaux et entrepôts précédent le mouvement, emboîtent le pas et suivent la tendance. Les services sont réorganisés sur des bases rationnelles. L'organisation des services s'appuie sur les techniques les plus modernes. On crée un service des Méthodes, puis un service des Études et Recherches. Les cadres et agents de maîtrise suivent des cours pour apprendre l'art de commander, d'instruire, de traiter un problème, de simplifier le travail. Les entrepôts sont agrandis, modernisés, mécanisés. À Gennevilliers, un bâtiment très important est construit pour le stockage et la prépa- ration de l'Épicerie. À Vernouillet, on installe un torréfacteur de café unique, de grande capacité et une machine automatique à empaqueter à grand débit. Partout où il y avait manutention, on installe des chemins de roulement, des monte- charge; on met en service des élévateurs et des transrouleurs. À l'entrepôt Roederer, on conditionne en sachets, sous vide, la plupart des produits de charcuterie. On construit de vastes chambres froides et on agrandit les quais pour étendre à toutes les succursales la livraison des fruits et légumes. Auparavant, et en l'espace de dix ans, tous les points de vente avaient été dotés de meubles réfrigérés. Dans les services administratifs du Siège, les procédés périmés de comptabilité et de facturation sont remplacés par une installation BULL à cartes perforées. Le service commercial crée un centre de recrutement, de formation et de perfectionnement des gérants, de façon à ne lancer dans la carrière que des éléments valables. Ainsi, sans cesse en mouvement depuis sa création, la Maison s'est élargie aux dimensions d'une très grande entreprise. La lignée active et laborieuse issue de Modeste Goulet est loin d'être éteinte. La quatrième génération entre en lice. Conduits par cette Direction éclairée, forts de leur longue expérience, les 2.000 membres de l'entreprise, cadres, personnel et gérants, poursuivent leur effort, persévérant avec jeunesse, avec courage et avec confiance.